Lorsqu’on est atteint d’une maladie incurable, on a souvent tendance à penser que l’on fait l’objet d’une injustice. Dans mon cas lorsque la maladie de Charcot a été diagnostiquée à l’hôpital en réanimation suite à une détresse respiratoire importante, je conserve le souvenir d’être sorti de mon corps et de voir ce dernier complètement décharné, allongé sur le bord d’un chemin forestier ! j’ai alors imaginé que j’étais passé de l’autre côté de la vie et je me souviens également avoir conservé à l’esprit et même constaté que j’étais dans un tunnel blanc avec mon corps au bout de ce tunnel. Lorsque j’ai repris mes esprits j’ai compris alors que ce tunnel blanc n’était que la lumière des néons de la salle d’opération. Par contre je me suis réveillé complètement avec l’impossibilité de respirer par moi même mais avec un système d’intubation au niveau de la bouche et du nez.
Lorsqu’on est dans cette découverte on a plutôt tendance à baisser les bras ! Dans mon cas ce fut la même chose pendant la première semaine où je suis resté en réanimation. J’avais envie de quitter ce monde car je voulais laisser une image de moi-même, d’un homme qui je pense avait toujours bien fait son travail, l’image d’un mari et d’un père attentif et toujours dans la protection de sa famille. Je ne voulais surtout pas dépendre de ma famille.
Puis avec une réflexion que je mettais en œuvre toute la journée dans mon lit d’hôpital j’ai fini par comprendre que ce qui comptait le plus pour moi était surtout de continuer à protéger ma famille. je suis partis du principe que si j’avais quitté mon corps et ce monde pendant quelques instants mais que le grand ordonnateur universel en lequel je crois, m’avait permit de revenir dans mon corps, c’est tout simplement que j’avais encore des choses à faire.
Pour être dans cette logique, il m’a fallu passer le cap de l’acceptation, acceptation de mon état physique et acceptation du choix du grand ordonnateur.
Passer ce cap n’est pas simple mais tout à fait réalisable ! En effet, il convient alors de se projeter dans un espace temps qui n’est plus chronométré mais qui réside uniquement dans l’immédiateté. J’ai compris également que j’avais besoin des autres et évidemment que je devais adapter mon esprit à comprendre les autres, les accepter tels qu’ils sont et surtout les respecter. C’est là que l’on comprend qu’un être humain ne peut pas vivre seul. Accepter son état c’est s’adapter à son nouveau moi ! Accepter son état c’est accepter le style de vie actuel pour moi et augmenter son sens de l’adaptabilité aux différences ! Je vous propose également pour référencer mon propos de lire un livre que s’appelle « la puissance de l’acceptation » écrit par Lise Bourbeau.
« Vivre jusqu’au bout pour aider et sauver »
